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En 2007, je sortais le LP Rédemption. Retour presse des magazines cultes l’Affiche et RER.

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Littérature

Festival des musiques et littératures métisses d’Angoulême 2012. Retour presse du quotidien Sud Ouest.

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Cinéma

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En 2013, sortie en salle de mon film Horoya, les indépendances africaines.
Retour presse dans La marseillaise.

 

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Certains se souviennent peut-être de lui. À 14 et 15 ans, Sunjata était interne au lycée Guez-de-Balzac à Angoulême. Il est devenu grand et est l’invité de Littératures Métisses pour «Kalachnikov blues». Un polar à la sauce Françafrique qui se déroule au sud de la Guinée. La dernière corde à l’arc de ce chanteur de hip-hop et cinéaste aux identités multiples. Un père guinéen, une mère sénégalo-malienne, une naissance à Paris, une enfance en Côte-d’Ivoire… Des identités qui s’expriment dans l’écriture musicale, vidéo et littéraire de l’artiste. «J’ai le besoin de dire et de partager la diversité du monde, dit Sunjata. Mais pour voir aussi ce qu’on a en commun.»

Comme la Françafrique ? Son polar s’inspire de l’affaire Elf, de l’Angolagate ou encore de Pasqua. «Je voulais aborder les enjeux économiques, la prédation et leur impact au niveau local, mais pas de manière manichéenne. Je me suis, par exemple, aussi inspiré d’Eva Joly. En arrière-arrière-plan, ce qui lie l’Afrique à la France, ce sont aussi les résistances, même si elles sont parfois dérisoires.»

C. A.

BRIN DE ZINC
2011

Dans le cadre des Nouvelles Zébrures organisées par les Francophonies en Limousin, les Ateliers du Plateau de Millevaches ont accueilli 4 écrivains francophones pour un dîner un peu particulier…

IMG_0521Kossi Efoui, auteur togolais de théâtre (Le Carrefour, Le corps liquide, Concessions…) et de romans publiés au Seuil ou à Actes Sud (la Polka, Solo d’un revenant, l’Ombre des choses à venir…), nous a lu des passages de ce dernier roman et conté à la manière des griots africains.

IMG_0513Sunjata, d’origine ivoirienne vivant en France, chante, écrit, joue de la musique, réalise des documentaires… Il a réalisé 3 albums hip-hop, s’est produit avec IAM, MC Solaar et The Roots à Paris et en province. En littérature il écrit des nouvelles, des romans politico-policiers (Kalachnikov blues, Hanoï Bar), il nous a régalé de slam, intrigues policières et autres contes et histoires !

Pascal Brullemans, homme de théâtre du Québec (Isberg, Chasseurs, Corps étrangers, l’Armoire, La Ballade de Vipérine…) a reçu de nombreux prix pour son œuvre jeunesse et a présenté ses pièces dans le monde entier. Il nous a fait découvrir Vipérine, un fort moment d’émotion…

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Enfin, Simon Boulerice, auteur québécois, metteur en scène et comédien en résidence en ce moment à Limoges à la Maison des auteurs, écrit comme il danse, c’est à dire sans s’arréter toujours en mouvement. Simon a déjà une bibliographie impressionnante de pièces pour enfants, nouvelles, spectacles, poèmes (Saigner des dents, les Jérémiades, PIG, Martine à la plage, le goût des framboises artificielles, Ma fièvre sera longue, Je n’ai même pas peur…)

Il joue au Canada, mais aussi en Europe, en Afrique.

Une soirée réservée à la dégustation des mots et desmets. Chacun des 30 participants a pu écouter les auteurs, échanger avec eux, partager les plats apportés. Entre les lectures des auteurs invités, ceux qui en avaient envie n’avaient qu’à faire résonner le piano et donner à entendre les extraits de leur choix. Au menu, Devos, Vialatte (à l’honneur en 2011), Desproges, Nougaro, Mustapha Benfodil (auteur algérien passé à Brin de Zinc en 2008), Umar Timol et Yusuf Kadel poètes mauriciens invités eux aussi sur le Plateau l’an passé, Marcelle Dubois, écrivaine et metteur(e) en scène québécoise-Habiter les terres (Corrèze été 2008)… et autres François Rollin (le professeur).

Un festin de mots, un régal de mets, quelques breuvages pour aider… De bons mots, bien assaisonnés, mitonnés à feu doux, mijotés dans leur jus, mis en bouche comme pour une dégustation mais là pas question de cracher ! Tout est moelleux, croquant, craquant, gouteux, gouleillant, doré… La vue, l’odorat, le goût, le toucher (pas interdit d’y mettre les doigts) et l’ouïe bien sûr, les 5 sens sont sens (ou sans) dessus dessous, aucune importance. La soirée on l’aura compris aura été sucrée mais aussi salée. Très tard les rires et les applaudissements résonnaient toujours.

SLATE AFRICA
par Abdourahman Waberi

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Qui êtes-vous Sunjata?

j’ai passé une bonne partie de l’année 2009 à Montpellier où j’étais en résidence à la Boutique d’écriture. J’étais en contact avec divers publics et moult institutions culturelles. J’ai organisé à Montpellier des rencontres avec des poètes comme le Sud-africain Dennis Hirson, des universitaires comme Anthony Mangeot et des musiciens comme Steve Potts, un natif de Columbus Ohio qui réside à Paris et propage en France l’art aérien de John Coltrane et de Billie Holiday. J’y ai fais la connaissance de Sunjata, un acteur culturel; Et j’ai reconnu immédiatement le fils du dramaturge ivoirien Souleymane Koly, d’origine guinéenne, qui galvanisait le public ivorien du temps où Abidjan était une vitrine artistique d’importance. Sundjata a déjà joui de sept vies comme le chat de la légende. Ecoutons l’auteur du savoureux polar Kalachnikov Blues (aux indispensables Editions Vents d’ailleurs, 2009) nous parler de lui.

Qui êtes-vous Sunjata?

Je suis le fruit de la rencontre d’un metteur en scène guinéen et d’une comédienne sénégalo-malienne dans la troupe de théâtre parisienne Kaloum tam-tam. J’ai vu le jour dans un quartier populaire, Belleville. Quelques mois après ma naissance, mes parents m’ont embarqué avec eux à Abidjan, ville cosmopolite par excellence. Je suis donc un OGM, un Organisme Génétiquement Migrateur, citoyen de la Francoseneguinéecomali, un merveilleux pays-monde que je porte en moi. Un immense champs de vie qui ne cesse de s’enrichir de nouvelles contrées. (Mention spéciale pour le Brésil et la Chine)

Qu’écrivez-vous ? Quel/s genre/s ? Dans quelle/s langue/s ?

J’écris des polars, je dirai même des romans noirs, des histoires de durs à cuire, de mauvais garçons, de tough necks, de loubards, de rude boyz. Des héros malgré eux, Robin des bois confrontés à la délinquance en col blanc et à la prédation internationale. Ma langue est celle des bas-fonds de la ville noire. Le français de Yopougon-la-bagarre ou d’Abobo-la-guerre, un sabir qui témoigne de la fureur de vivre envers et contre tout des jeunesses du tiers-monde. Le français est pour moi une langue vivante  enrichie par la créolisation du monde.

De quelles influences vous réclamez-vous ? Africaines,  françaises, américaines, autres ?

J’ai été façonné par le hip-hop. Cette culture m’a appris la conscience de soi et la prise de parole. Elle est venue parachever l’empreinte du black président Fela et  l’œuvre de Mohamed Ali. Refuser la posture de la victime, être un guerrier pour se surpasser et dire la diversité des imaginaires par tous les moyens nécessaires. J’ai eu le coup de foudre pour les soul fiction de Chester Himes, Iceberg Slim ou encore Donald Goines. Ils décrivaient des vécus de rue que je retrouvais à Treichville ou à la rue Princesse. Ces auteurs noirs de roman noir prouvaient que des fleurs pouvaient pousser dans la fange.

L’art est-il une réponse à la barbarie?

L’art parce qu’il est capable d’abstraction, émerveille, touche la part d’humain en chacun de nous.  Ces instants de communion sont autant de moments de paix volés au chaos de la barbarie.

Vous déployez une impressionnante énergie dans divers secteurs socioculturels ? Quels liens entre cette activité et l’écriture pour soi?

L’ancrage au réel est pour moi une source d’inspiration. Le regard du cinéaste ou du documentariste nourrit mon travail littéraire et vice versa. J’adopte la posture du ‘documenteur’, celle de l’artiste qui recycle le réel et puis, quelques fois la réalité dépasse la fiction

Vous vivez en France. Quel regard avez-vous sur ce pays ? Quelle est la place de l’Afrique de ton pays d’adoption?

J’aime la France pour le projet ambitieux qui la fonde, cet idéal de liberté, d’égalité et de fraternité, J’adore ce pays même s’il traverse une crise de confiance. A chacun d’entre nous de lui insuffler notre vouloir vivre ensemble. A ceux de ma génération qui y croient, un conseil : n’écoutez pas les pseudos élites en panne d’inspiration, aller jusqu’au bout de vos rêves. La place de l’Afrique est en deçà des attentes que ce continent suscite dans l’imaginaire d’ici et d’ailleurs. Les contes et légendes, l’humour, la musique, la philosophie, les expressions chorégraphiques, les sciences politiques, les trésors de sa pharmacopée, tant de territoires en friche, à explorer et à donner en partage à ceux et celles qui veulent dépasser les clichés.

MY AFROWEEK

L’auteur était présent ce week-end au salon du livre. Sunjata à plusieus caquettes: producteur, auteur, compositeur et interprète d’albums de hip-hop, il est également administrateur du lieu de fabrique artistique La Chapelle à Montpellier. Ce polyvalent a des origines dispersées dans plusieurs pays pour son plus grand bonheur : Côte d’Ivoire, France, Guinée et Mali. Kalachnikov Blues est son premier roman.

tumblr_inline_n2y2fzC8P11qi2yegSur les rives du Zali, le commissaire Doré Dynamite coule ses journées à bâfrer des bananes plantain, à roupiller et à baffer la multitude de piéteurs de sa ville dans l’espoir d’un aveu encore plus menteur que la vérité. Mais que pèse-t-il dans les tours de passe-passe orchestrés par les multinationales et les politiques de ce pays béni des dieux, aux sous-sols plus que riches de minerais nécessaires à son développement ?·

Kalachnikov_blues0Le roman est court , peut-être même trop court car on reste sur notre fin, et la fin est un peu brutale. Il n’en reste pas moins que l’on passe est agréable moment dans ce livre, que l’on dévore comme une bonne série policière, nous attendons la suite.

Fania N.

TEKENESSI

Même si son titre ne l’indique pas, » Kalachnikov Blues  » est un polar. Un bon polar, qui met en scène un policier d’une ville perdue de Guinée qui va être en prise avec des barbouzes d’une France-Afrique toujours vivante.
Si vous suivez l’actualité sur les relations plus ou moins anciennes de la France avec quelques pays d’Afrique, vous allez indubitablement retrouver quelques personnages qui vont vous rappeler certains de nos hommes politiques ou affairistes de tout poil…

Les descriptions de l’Afrique sont exceptionnelles, des personnages ciselés et d’un grand réalisme.

  • la petite histoire de Tongoé et de son amour pour une enclume… il fallait l’inventer celle-ci

  • le « marfa »

  • la « posture supérieure du ragondin »…

Vous allez vite tomber sous le charme d’un argot plein de fraîcheur. Cette phrase résume à merveille la suite :
 » Un coxeur, un ‘prenti, ou apprenti en bon Français de Gaulle, fit le tour des passagers (du taxi) pour les faire cracher au bassinet. Il n’osa pas réclamer son dû au commissaire, qui, ô privilège de sa fonction, ne payait jamais le transport, mangeait à l’œil dans les gargotes et baisait gratuitement les prostituées sierra-léonaises du Hanoï-bar « .
Certains estimeront que le contenu méritait un traitement plus approfondi, qu’il y avait matière à étoffer l’ensemble. Que la fin est tirée par les cheveux, qu’il aurait été préférable de se concentrer un peu sur cette juge qui choisit une option bien particulière pour se débarrasser du dossier…
Et bien je leur dirai tout simplement que le contenu reflète la réalité de l’Afrique : des situations qui semblent incompréhensibles et inextricables aux occidentaux, mais qui finissent toujours par s’arranger… magie de l’Afrique !
Bonne lecture.
Livre publié aux éditions Vents d’ailleurs.

Lauren

Revue Arès

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Kalachnikov Blues de Sunjata  (Vents d’ailleurs, 2009)

Étonnant roman policier dans une bourgade guinéenne appelée N’zérékoré où les malfrats sévissent en toute impunité, enfin presque ! Le commissaire Doré Dynamite veille à séparer l’ivraie du bon grain et si sa manière d’appliquer la justice lui donne un autre nom  Zpenja – « en référence aux torgnoles qu’il prodiguait aux prévenus »  -, les  récidivistes restent cois devant ses méthodes musclées. Ce patriote atypique garde des principes malgré sa bourse plate (pas de paie depuis deux ans)  et il patrouille à pied pour traquer les voleurs, « les coupeurs de route », et se faire rincer à l’œil à l’Hanoï bar. D’autres personnages plantent  le décor dans cette ville de nulle part mais, à des milliers de kilomètres, une délinquance en col blanc fomente un coup d’état pour asseoir ses intérêts. Si les natifs du pays luttent au quotidien pour leur survie, d’autres engrangent des dividendes et dilapident les matières premières du sol guinéen avec la bénédiction discrète du gouvernement français. Les caisses de Kalachnikovs  débarquent  à N’zérékolé  et, sous les yeux médusés du commissaire, une insurrection se prépare en soudoyant les gamins, les délinquants de tout gabarit. Foi de Doré Dynamite/Zpenja ! Il aime sa terre nourricière et pas question de la laisser brader par des compatriotes mercantiles. L’histoire rocambolesque se clôt par un feu d’artifice et des médailles : l’honneur est sauf !

Ce polar réjouit par sa gouaille et la lucidité de l’auteur sur les magouilles politico-financières pillant une grande partie du continent africain. Mine de rien, Koly Soumaïla Sunjata nous invite à réfléchir sur les accointances de la politique étrangère française et des états africains gouvernés par des arrivistes. L’argent semble le fer de lance des courbettes des uns et des autres au détriment des humains qui triment pour leur subsistance le jour ou rackettent la nuit sans états d’âme afin de ne pas crever de faim. Pourtant, je mettrai un bémol sur ce premier roman de Koly Soumaïla Sunjata.  À vouloir mettre en scène trop de protagonistes natifs du pays ou des salauds corrompus n’apportant rien au déroulement de l’intrigue, le(a) lecteur(trice) se perd et son attention également. Que vient faire ici Tongoé l’handicapé mental amoureux d’une enclume et louchant sur des gamines nues pendant leur bain matinal ? Le rythme trépidant se casse parfois dans des longueurs descriptives. Dommage pour la tonalité du livre qui dénonce l’incurie d’un état moribond et les prédateurs sans frontières. Je laisserai le mot de la fin au commissaire Doré quand un congénère lui demande si la vie est belle : « Ouais elle est belle……mais visiblement elle sort avec quelqu’un d’autre ! ».

Brigitte Dujardin


Libération

Par Hakim DJEROUDI
LIBERATION.FR : vendredi 19 janvier 2007
Issu de la scène hip-hop montpelliéraine, Sunjata, de son vrai nom Soumaïla Koly, a démarré sa carrière de réalisateur en 2002 avec un court-métrage Gaou. Sa dernière réalisation, Colonialisme, un documentaire, présente une galerie de portraits contemporains. Une mosaïque qui témoigne de la complexité de «l’être ensemble».
Pourquoi réaliser un film sur le colonialisme ?
Ce film est nécessaire. Un acte de résistance face aux dérapages de nos responsables irresponsables qui peinent à accepter que la France est un pays multiculturel et à la lepénisation croissante de la vie politique nationale. On a tous en tête les propos qu’a tenu Pascal Sevran. Face à la banalisation de l’inadmissible, il s’agissait pour moi de repenser l’histoire contemporaine française et de comprendre le processus colonial. J’ai voulu analyser les paradigmes qui ont présidé à l’expansionnisme outre-mer. Dépasser les pièges de l’affect et du discours suranné sur la repentance pour interroger les fondements de la construction nationale. Comment la république des droits de l’Homme a pu tolérer le colonialisme et ses lois d’exceptions ?
Quel est la place de cet héritage aujourd’hui ?
La France d’aujourd’hui a redécouvert le passé colonial à la faveur de la polémique qui a entouré l’art 4 de loi de février 2005 portant sur les bienfaits de la colonisation. L’opinion nationale oscille entre déni et surenchère. Le discours colonial reste omniprésent chez certains de nos concitoyens nostalgiques d’une grandeur passée et les français issus de l’immigration hurlent à la discrimination. Les émeutes de banlieue ont exacerbé cette fracture nationale.
J’ai choisi d’appréhender ces questions-là de façon apaisée et sereine pour restituer une partie de cette histoire qui demeure très peu connue.
Ce film est pour moi un moyen d’apporter ma vision personnelle et ma contribution à ce débat national. De devenir un actant pour dire la diversité des mémoires par tous les moyens nécessaires. Ce film donne la parole aux chercheurs de la société internationales des études des littératures de l’ère coloniale (la SIELEC) aux politiques mais également aux citoyens. Une certaine idée de l’humanisme à l’heure des grands enjeux électoraux.


Quel a été votre organisation pour le tournage?
Un dispositif léger, mobile. Un peu comme Mickaël Moore. La simple caméra n’impressionne pas. On arrive à faire du peu de moyen un atout. Les intervenants sont à l’aise, ils se confient plus facilement.
Où le documentaire a-t-il été diffusé?
Au Festival International du Film d’Amiens, en 2006. Mais encore, à Carthage en Tunisie. La projection aura lieu à Montpellier le jeudi 18 janvier 2007 au cinéma Diagonal Capitole, une autre est prévue à Nimes et dans d’autres salles où cela reste à confirmer.
Cinéma : L’AFRIQUE ET LA COLOMBIE FONT CONNAISSANCE À BAMAKO
l’Essor n°16103 du – 2007-12-28 08:00:00
Bamako abrite depuis hier des Rencontres internationales du cinéma, co-organisées par le Centre national de la cinématographie du Mali (CNCM) et deux associations : les Amitiés Franco-Colombiennes à Montpellier (AFCM) et l’Action culturelle citoyenne et solidaire (ACCES).
Des associations présidées respectivement par la Colombienne Sonia Victoria Rincon et Soumaïla Sunjata Koly, fils du célèbre homme de théâtre ivoirien Souleymane Koly.
Une demi-douzaine de films documentaires et de fiction seront projetés au CNCM et à l’Espace Amadou Hampaté Ba du Djenné. Des projections auront également lieu en plein air pour les étudiants de la Faculté des sciences et techniques (FAST) et à l’Institut universitaire de gestion (IUG). Ces projections seront suivies de débats.
Les thèmes généralement traités sont relatifs aux préoccupations quotidiennes, plutôt similaires, des sociétés colombienne et africaines. Il s’agit de problèmes de développement, de coexistence entre divers peuples, et aussi des mauvais stéréotypes collés par les pays développés à tous les pays du Sud.
Les films présents à Bamako avaient déjà été présentés en novembre dernier à Bogota en Colombie à l’occasion d’un festival du cinéma africain.
Les deux associations qui ont initié la manifestation, ont organisé du 14 au 16 décembre, la 3è édition du festival « Regards sur les cinéma d’Afrique et de d’Amérique du Sud » à Montpellier en France. L’idée est née du désir de partage et de développer des plates-formes afin de permettre aux films africains et colombiens d’être vus aussi bien dans leurs pays respectifs qu’en Europe.
« Copeira Gerais » et « Colonialisme » de Soumaïla Sunjata Koly, « Pacifico », « Visages de la forêt », « Où chantent les accordéons », « la route du Vallento » de Lizette Lemoine (Colombie), « Le sang de la terre » d’Ana Vivas (Colombie) sont au programme de cette manifestation originale qui jette un pont entre la France, le Mali et la Colombie.
Souleymane Koly s’est réjoui que le choix des initiateurs se soit porté sur le Mali pour abriter cette première sur le continent. Le pays le mérite bien. D’ailleurs, la richesse et la variété de sa culture a inspiré de nombreux artistes à travers le monde, a souligné Souleymane Koly.Y. DOUMBIA

Cinéma : Soumaïla Koly signe «Colonialisme» – La France d’aujourd’hui se remémore.

Il est le fils d’un célèbre comédien, dramaturge et metteur en scène : Souleymane Koly, le « père » de l’ensemble Kotéba. Mais, lui a choisi de se faire un nom, pardon un prénom dans le monde de la musique et du cinéma. Soumaïla Koly, c’est son nom, a commencé par émerger comme rappeur, sous le pseudonyme « Sunjata ». Après trois albums hip hop (« Rédemption » 1997, « Liste Noire » 1999, « Identités » 2005), il se révèle ensuite comme réalisateur. « Colonialisme », sa dernière réalisation, qu’il a écrite et produite, poursuit le débat sur la colonisation dans la France d’aujourd’hui, qui, pour rappel, a resurgi à la faveur de la polémique autour de l’article 4 de loi du 23 février 2005 portant sur les bienfaits de la colonisation. En 52 minutes, ce doc donne, à travers une galerie de portraits contemporains, la parole aux jeunes français d’origines diverses qui se prononcent, selon leur sensibilité, sur le passé colonial. « Colonialisme » se veut également une tribune citoyenne où des visages bien connus et respectés, notamment la députée de Guyane Christiane Taubira ou encore l’écrivain Alain Mabanckou, jettent un regard analytique sur la colonisation. Histoire d’interpeller les consciences sur la nécessité de construire une réelle mémoire sur le colonialisme. Avant « Colonialisme », Soumaïla Koly « Sunjata » avait déjà réalisé un court métrage, « Gaou » (2002) et un long métrage documentaire, « Identités » (2004). Pour mémoire, « Colonialisme » a été il y a deux ans, en sélection officielle au festival international du Film d’Amiens et aux Journées Cinématographiques de Carthage (Tunisie).
YS

LES INDIVISIBLES

Entretien avec Soumaïla Sunjata Koly, réalisateur du documentaire
« Colonialisme »
Pourquoi ce film ?
A travers Colonialisme, j’ai souhaité apporter ma modeste contribution à la connaissance de
notre histoire commune. Ce film est une façon pour moi de participer au débat national en
donnant ma vision, une vision parmi tant d’autres. Celle d’hommes et de femmes qui évoluent
chaque jour dans des milieux cosmopolites et mixtes.
Démarche artistique ou citoyenne ?
Ce film est une démarche de construction personnelle motivée par le besoin de comprendre
et le désir de partager notre histoire commune. Colonialisme est né d’une expérience professionnelle.
Dans le cadre d’une mission pour le conseil général de l’Hérault, j’avais en
charge la mise en place de conférence débat sur la thématique de l’histoire de l’immigration
dans le bassin j’ai été amené à côtoyer des personnalités d’envergure comme les historiens
Benjamin Stora (spécialiste de la guerre d’Algérie), Ralph Shorr, le psychanalyste Féthi Ben
Slama ou encore Driss El Yazami, le secrétaire général de la fédération internationales des
ligues des droits de l’Homme. J’ai découvert la masse considérable de travaux et d’ouvrages
qui avaient été produits sur la colonisation mais qui étaient ignorés du grand public. Le
débat national sur ces questions là était empêtré dans des stratégies politiciennes ou de
l’affect au détriment du savoir et de la connaissance de cette période charnière de l’histoire
de la république Française. L’artistique y est présent, le citoyen aussi.
Tu expliques que les représentations de la période coloniale sont encore présentes
dans la société d’aujourd’hui?

Einstein disait qu’il était plus facile de séparer le noyau de l’atome que de faire évoluer les
mentalités. Une certaine forme de facilité intellectuelle ou de confort psychologique nous
rend les idées préconçues plus agréables que des remises en cause approfondies et des
questionnements permanents qui sont plus déstabilisant. Nous sommes aujourd’hui dans
une société plus médiatique plus formatée avec des représentations qui frôlent parfois la
caricature pour être le plus efficace possible. Pour convaincre son électorat le politique devient
populiste, l’artiste est dans la redite artistique et l’écrivain se fait provocateur pour
vendre des livres. L’intelligentsia qui était jadis à l’avant-garde des combats de société caresse
le citoyen dans le sens du poil et la nation sommeille dans des préjugés d’un autre
temps.
Comment déconstruire les représentations issues de cette période ?
Favoriser la diversité des mémoires, la multiplicité des approches et des discours, et les
mettre réellement à la portée du plus grand nombre.
Un travail de mémoire te semble essentiel ?
Pour une nation, se replonger dans le passé permet de mieux appréhender les problématiques
du présent et de mieux envisager les enjeux de l’avenir.
Les Indivisibles luttent contre les préjugés. Que t’inspire notre Charte ?
Elle est à l’image de ce que crois être la notion d’identité nationale: plurielle, complexe, dynamique
et déterminée par le libre arbitre de chacun et son sentiment d’appartenance à la
nation française.

Quand on te demande « d’où viens-tu ? », quelle est ta réponse ?
Je suis français, de père guinéen, de mère sénégalo-malienne et j’ai grandi en Côte d’Ivoire.
Le documentaire se termine par un de tes morceaux, « Ensemble ».
Nous réclamons le droit, de vivre ensemble, grandir ensemble, mûrir ensemble, s’épanouir
ensemble, ensemble ensemble, ensemble…. Le refrain veut tout dire.
Quels sont tes projets ?
Pérenniser Passerelles cinéma, un réseau d’image sans frontière que j’ai mis en place entre
la France, le Mali et la Colombie. Ce projet de grande ampleur entre professionnels du cinéma
et de l’audiovisuel favorise la circulation des oeuvres, les échanges de pratiques innovantes
en matière de production, diffusion et de conservation des films. Des évènements
ont d’ores et déjà eu lieu sur les 3 continents avec Cine Africano à Bogota en novembre
2006, les Rencontres Internationales de Cinéma de Bamako en décembre 2007 et Quilombo,
regards sur les cinémas qui depuis 2004 a lieu en avril à Montpellier.

© Les Indivisibles
http://www.lesindivisibles.fr

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